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Une « chaussette antiglisse » pour les Jeux Paralympiques

En partenariat avec ERDF, l’atelier couture de l’ESAT de Dainville (Pas-de-Calais) a mis au point un ingénieux système permettant aux fauteuils des athlètes handicapés de circuler dans la neige et la boue lors des Jeux de Sotchi, en mars dernier.

Une « chaussette antiglisse » pour les Jeux Paralympiques

Les grandes idées sont souvent issues d’anecdotes du quotidien. C’est en discutant avec Emmanuelle Assmann, l’une de ses collègues de Picardie handicapée motrice, que Valérie Tordeur, chargée de communication chez ERDF pour la région Nord-Pas-de-Calais, a eu l’impulsion créatrice qui devait bouleverser la vie des travailleurs handicapés de l’atelier coupe-couture-repassage de l’ESAT de Dainville. Les difficultés déplorées par Emmanuelle Assmann pour se déplacer en fauteuil lors de l’hiver 2012-2013, très neigeux, font songer à Valérie Tordeur à adapter sur ces dispositifs roulants le même type de chaussettes antiglisse déjà courant pour les voitures en cas d’intempéries. Son employeur, EDRF, accepte de prendre en charge l’opération.

C’est dans cette optique qu’elle se rapproche de l’atelier couture de l’ESAT de Dainville, plus communément appelé CAT Artois (son ancienne appellation administrative étant devenue une marque). L’établissement, ouvert en 1966, accueille 155 personnes reconnues travailleurs handicapés. C’est l’une des quatre structures de travail adapté du GAM (Groupement des APEI d’ARRAS et de Montreuil-sur-Mer). Outre la couture, son activité se partage principalement entre la conception et l’entretien d’espaces verts, un atelier bois (fabrication de palettes et de caisses) et un autre de montage-assemblage.

Nombreux prototypes réalisés.

La conception et le développement de ce produit révolutionnaire, unique à ce jour, sont effectués main dans la main par Valérie Tordeur, Didier Brisset, technico-commercial de l’ESAT, et Sylvia Thiébaut-Charpentier, monitrice principale de l’atelier couture. La première tâche de celle-ci a été de choisir les quelques personnes qui allaient être en première ligne du projet, sur la quarantaine de travailleurs déficients intellectuels que compte l’atelier. « Ont été désignées les personnes les plus compétentes en couture et rompues au maniement des piqueuses plates », pointe Didier Brisset. Entre juin 2013 et février 2014, plusieurs prototypes successifs sont réalisés, à partir de la découpe de rouleaux de matière première issus du circuit automobile. Un travail long et fastidieux, semé d’essais et d’embûches, notamment au niveau des différentes fermetures et des élastiques. « Au départ, nous étions vraiment partis à l’aventure, mais les choses ont pris une tout autre dimension à partir de la nomination, à l’automne, d’Emmanuelle Assmann comme présidente du Comité paralympique, se souvient Didier Brisset. Nous avons appris que le produit allait servir à équiper l’équipe de France handisports, dès son entraînement à Tignes ! Objectif : permettre aux athlètes de se mouvoir plus facilement dans la neige, en marge de leurs épreuves. »  

La « chaussette » imaginée par les travailleurs de l’ESAT de Dainville se présente sous la forme d’une bande de tissu technique antiglisse destiné à adhérer au sol, repliée sur chacune des roues motrices du fauteuil roulant et maintenue par des scratchs. « Un utilisateur peut la mettre en place seul, mais l’idéal est d’être aidé par un autre, car il faut être assis sur le fauteuil pendant la pose », précise Didier Brisset.

Concept en libre accès pour les entreprises.

Après moult essais et un dernier ajustement technique après les Alpes, les cinq sportifs français en partance pour Sotchi – Emmanuelle Assmann, trois skieurs alpins et un skieur nordique – reçoivent chacun une paire du précieux dispositif, fin février, en présence de toute la presse locale. « Une expérience exceptionnelle, très valorisante pour l’ensemble de nos travailleurs, souligne Didier Brisset. Une fois n’est pas coutume, les projecteurs ont été braqués sur les travailleurs handicapés, sur un travail dans lequel ils avaient mis tout leur cœur. A plus long terme, cela a créé une grande dynamique et une grande cohésion au sein de l’atelier. Pour nous, ce produit est une référence qui montre le savoir-faire de l’ESAT et qui prouve notre capacité à étudier et à mener à leur terme des projets complexes. »

Le test grandeur nature en Russie ayant été concluant, tous les débouchés sont ouverts pour cette belle innovation. ERDF n’ayant en effet pas déposé de brevet, toutes les associations ou entreprises intéressées peuvent se lancer gratuitement dans son développement. L’idée étant que la fameuse chaussette puisse profiter en masse aux personnes handicapées, dans leur vie quotidienne. Pour faciliter et éclairer la vie en fauteuil.


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