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La solidarité selon la SNCF. Entretien avec Martine Tucakovic, Responsable des achats solidaires à la SNCF.

La SNCF, récent partenaire du Réseau Gesat, sollicite depuis plus de quatre ans le secteur adapté et protégé pour une prestation industrielle, celle des amortisseurs des trains. Comment ce marché est-il né ?

« Nous avons mis en place notre politique d’achats solidaires il y a maintenant un peu plus de quatre ans. Auparavant, nos achats vers le secteur adapté et protégé concernaient essentiellement de petites prestations d’espaces verts ainsi qu’une prestation administrative, comme la réalisation de la carte « Famille Nombreuse ». Nous avons identifié d’autres prestations possibles comme la gestion des réclamations clients, le débord Horaire Garanti, le nettoyage de petites gares et locaux etc. Puis, nous nous sommes tournés vers des prestations plus industrielles telles que l’outillage, les fournitures industrielles, la gestion des déchets et des équipements électroniques (DEEE) et enfin le marché des amortisseurs et des bandes d’usure. Le recours au secteur est aujourd’hui un système qui fonctionne et qui évolue bien. Nos acheteurs tout comme nos clients ont atteint une certaine maturité d’où cette volonté d’aller plus loin. Concernant le marché réservé des amortisseurs, il a été remporté par l’EA Bretagne Ateliers en juillet 2012, pour une durée de trois ans et pour un volume annuel de 2500 à 6000 amortisseurs, couvrant 15% des besoins de la SNCF. C’est un marché qui démarre progressivement et qui devrait générer entre 27 et 51 équivalents emplois. Si les retours sont positifs, il pourrait monter en puissance, c’est évident ».

Secteur protégé et SNCF sortent donc gagnants de ce type de partenariat. Pourtant, vous avez souhaité faire émerger un troisième acteur qui bénéficie indirectement de ces marchés, à savoir, la société civile. En quoi est-elle également touchée dans ce système de fonctionnement ?

« Nous faisons réaliser depuis trois ans un bilan sociétal pour la SNCF [1]. Cette étude permet de mettre en évidence que notre mission de développement durable contribue aux économies de la SNCF mais aussi à la société civile. Nous chiffons nos six actions sociétales, dont une concerne les achats solidaires. Ceux-ci permettent d’offrir à des personnes sans emploi en situation de handicap ou rencontrant des difficultés sociales et professionnelles de bénéficier de contrat de travail en vue de faciliter leur insertion. Sans ces actions, ces personnes seraient à la charge de la société. Ainsi, en mettant en place des marchés en direction du secteur adapté et protégé, la SNCF s’évite un coût de contribution Agefiph, et permet indirectement des économies à la société civile. Ces actions sociétales ont bien sûr un coût, mais le retour sur investissement est non négligeable. En 2011, nous avons ainsi mis en évidence que par ses actions, la SNCF a économisé 15,4 millions d’euros et a fait économiser 4,4 millions d’euros à la société civile. A lui seul, le volet achats solidaires a permis une économie de 8-1 millions d’euros à la SNCF et de 1,8 million d’euros à la société civile ».

Pourquoi la SNCF souhaite-t-elle faire réaliser des économies à la société civile ?

« Dans un contexte de crise, les grands comptes comme la SNCF, via leurs achats solidaires, peuvent aider la société civile. Les économies ainsi réalisées pourraient être réinjectées pour garantir, par exemple, le fonctionnement des structures du secteur adapté et protégé, ou d’insertion, pour maintenir des aides aux postes etc. L’Etat doit continuer à soutenir ces actions car au final, elles vont faire générer du chiffre d’affaire aux entreprises et contribuer à la réduction du taux de chômage. C’est ce type d’organisation qui fait défaut aujourd’hui et que les pouvoirs publics pourraient aider à mettre en place. Ce type de bilan économique peut faire avancer les choses et démontrer que cela a un sens. Les mentalités sont prêtes. »


[1] Etude réalisée par Goodwill sur 8 des 23 régions administratives que compte la SNCF.


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